Mais revenons-en à nos moutons. Cette nuit, j'ai eu le nez creux. Car nous avons eu droit à l'un des plus grands renversements de situation de l'histoire du sport. Mené 28-3 avant le dernier quart-temps, les New England Patriots se sont finalement imposés 34-28 après la prolongation contre les Atlanta Falcons.
Les 25 points de retard remontés par les New England Patriots sont bien évidement un record au Super Bowl. Seuls Indianapolis (28 points remontés contre Kansas City en 2014) et Buffalo (32 contre Houston en 1993) ont fait mieux, mais lors des play-offs de la NFL.
Difficile de savoir alors ce qui se passe dans la tête des joueurs des deux camps. Et je ne vais pas m'amuser à fournir des explications à deux balles.
On va surtout en profiter pour se replonger dans ces matches qui ont perdu la raison et de ces renversements qui font la légende du sport !
Uruguay-Argentine (Coupe du monde 1930)
De ce qui trotte dans ma tête, l'un des premiers retournements de situations est le match Uruguay - Argentine en finale de la Coupe du monde 1930. La première Coupe du monde de l'histoire et donc, la première finale.
L'Uruguay, pays hôte, est mené 2-1 à la mi-temps par son grand rival. Mais à la fin du match, l'Uruguay l'emporte 4-2.
De ce que j'ai lu, à gauche et à droite, ce retournement serait dû aux ballons du match. Le mot « Ballon » est au pluriel car les deux équipes avaient chacune fourbi leurs armes avant la rencontre. L'arbitre Belge, John Langenus, dans un souci d'équité, décida de faire la première mi-temps avec le ballon des Argentins, et la deuxième, avec celui des Uruguayens.

Hongrie-RFA (Coupe du monde 1954)
La Hongrie et son équipe de rêve mène 2-0 en finale de la Coupe du monde 1954 après 8 minutes et vont perdre finalement 3-2 ! Bien évidemment, on le sait aujourd'hui, les allemands étaient dopés à la méthamphétamine ce qui explique sans doute leur capacité à rester à 200% dans le match.
Real Madrid-Stade de Reims (C1 1956)
A croire que les premières finales sont faites pour les retournements ! Celle de la Coupe des clubs champions européens (C1) se dispute le 13 juin 1956 au Parc des Princes et oppose le Real Madrid au Stade de Reims. Pour la petite histoire, mon père était dans les tribunes (faut dire qu'il habitait Porte de Saint-Cloud à l'époque).
Le Stade de Reims mène 2-0 après 10 minutes mais à la demi-heure de jeu, le Real est déjà revenu à égalité. Le Stade de Reims reprendra l'avantage avant de s'incliner finalement 4-3...
France-Yougoslavie (Euro 1960)
Pour le première Euro de l'histoire, la phase finale débute avec les... demi-finales. La France, demi-finaliste de la Coupe du monde 1958 fait figure de favorite.
Alors ce 6 juillet 1960, quand la France, qui joue en rouge, mène 4-1 à la 53ème minute contre la Yougoslavie, le public clairsemé du Parc des Princes pense que l'affaire est dans le sac.
La Yougoslavie réduit bien la marque à la 55ème mais rien d'affolant. Tout est sous contrôle hein ! Sauf que la France va connaitre un incroyable passage à vide, encaissant trois buts entre la 75ème et la 79ème minute pour perdre le match 5-4 !
Portugal-Corée du Nord (Coupe du monde 1966)
En quart de finale de la Coupe du monde 1966, la surprenante Corée du Nord (qui a éliminé l'Italie au premier tour) mène 3-0 au bout de 25 minutes contre le Portugal d'Eusebio.
L'entraîneur brésilien de la Selecçao, Otto Gloria, demande alors à bloquer le maître à jouer de la Corée, dont j'ai oublié le nom. A partir de là, il n'y aura plus qu'une équipe sur le terrain : le Portugal, qui s'imposera 5-3.

Werder de Brême-Anderlecht (C1 1993-1994)
Le 8 décembre 1993, lors de la deuxième journée de la phase de poules du groupe B de la C1, le Werder reçoit Anderlecht. Les Mauves font un départ canon et mène 3-0 après 33 minutes. C'est d'ailleurs le score à la mi-temps.
A 24 minutes de la fin, le score est toujours de 3-0 quand le Werder réduit enfin le score, où plutôt sauve l'honneur comme le pense son public. Sauf que c'est le début de l'avalanche et le Werder s'impose 5-3 ! Je me souviens du gardien belge, complètement déboussolé qui était interviewé dans le vestiaire et qui ne comprenait pas ce qui venait de se passer !
Marseille-Montpellier (D1 1998-1999)
22 août 1998, troisième journée du championnat de France de D1. L'OM accueille Montpellier. Une rencontre parmi tant d'autres dans cette saison ? Non, car le match va devenir légendaire !
Montpellier mène 4-0 après 34 minutes de jeu. Faut dire qu'à l'époque, il y avait du beau monde au MHSC : Franck Sauzée, Franck Silvestre, Bruno Martini, Laurent Robert et l'éternelle fontaine de jouvence, Ibrahima Bayako. A l'heure de jeu, Montpellier mène toujours 4-0 mais l'OM va alors devenir un rouleau compresseur inarrêtable avec ses stars (Pirès, Dugarry, Lolo Blanc, Ravenelli) et l'emporte 5-4 avec un but du « Président », sur penalty, à la 90ème !
Ce match, je l'avais suivi à la radio avec mon père, c'était complètement fou et derrière, on a jamais été aussi impatients d'attendre Jour de Foot. Car après l'avoir entendu, il fallait le voir pour le croire !

Liverpool-Milan AC (LDC 2005)
C'est une finale de Ligue des Champions qui a marqué les esprits et c'est là aussi dû à un renversement de situation extraordinaire. Le Milan AC mène 3-0 à la mi-temps et jusqu'à la 54ème minute. C'est à cet instant que le match bascule. Entre la 54ème et la 60ème, Liverpool plante trois buts et revient au score. Le Milan AC va ensuite manquer plusieurs balles de matches pour finalement s'incliner aux tirs au but !

Dans les autres sports, j'ai trois matches en mémoire.
France-Nouvelle-Zélande (Coupe du monde 1999)
Demi-finale de la Coupe du monde de rugby, à Twickenham, l'un des temples de ce sport. La France se coltine les All Blacks et on ne donne pas cher de la peau des Français. A la mi-temps, les All Blacks mène 24-10.
Le XV de France va alors avoir une extraordinaire réaction d'orgueil reversant les Blacks pour l'emporter 43 à 31. Jamais les Blacks n'avaient encaissé autant de points dans un match. Devant ce match, j'étais comme un fou. J'ai encore en mémoire cet essai de Dominici, avec le ballon rebondissant vers lui et clouant sur place les Blacks avec sa rapidité ! Magnifique !
Edimbourg-Racing Métro (H Cup 2011-2012)
Vendredi 18 novembre 2011, un jour qui fera date dans l'histoire du Racing-Métro. Le club parisien s'incline 48-47 à Edimbourg. Mais plus que les onze essais, plus que les deux bonus du Racing (offensif et défensif), c'est le scenario du match qui interpelle !
Le Racing mène 31-20 à la mi-temps puis 41-20 à la 47ème minute avant de s'écrouler et d'être submerger par les vagues écossaises. A la 76ème, Edimbourg passe définitivement devant pour mener 48-47 ! Le score ne bougera plus.
Mikhail Youzhny-Paul-Henri Matthieu (Coupe Davis 2002)
1er décembre 2002 à Paris-Bercy, la France et la Russie sont à égalité 2-2. Reste un simple, Matthieu contre Youzhny.
Porté par le public, le Français bombarde le russe et remporte les deux premières manches 6-3, 6-2. Mais le Russe se réveille et remporte le 3e set 6-3. Le quatrième set voit Mathieu mener 4-2 puis passer à deux points du match à 5-4. Il le perd finalement 7-5 et ne peut rien dans le cinquième set (6-4).
C'est la première fois, dans l'histoire de la Coupe Davis, qu'une équipe l'emporte en remontant un handicap de 2 sets à 0 dans le cinquième match décisif.
De ce match, je me souviens de la une de l'équipe magazine (du 7 décembre 2002), qui mettait en pleine page les paroles de Guy Forget disant qu'il voyait bien qu'il ne pouvait plus rien faire (où un truc du même style ^^).
Quelque part, je me demande si cette défaite n'a pas détruit PHM à jamais et si sa carrière n'aurait pas été différente avec une victoire.
Voilà, pour ces quelques retournements, car j'en ai oublié des tonnes je pense, mais j'avais ceux-là en tête.
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