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River Plate a remporté dimanche le Superclásico argentin en s'imposant sur le terrain de son grand rival Boca Juniors (3-1). Sous la houlette du Français Gonzalo Higuain, auteur d'un doublé, l'équipe entraînée par Ricardo La Volpe a mis fin à la série d'invincibilité des hommes de Passarella (22 matches sans défaite en Championnat) et est revenu à la deuxième place du classement, à un point de son adversaire.

Après avoir empoisonné la défense adverse par sa vitesse, le jeune attaquant français de 18 ans (6 buts cette saison) a ouvert la marque à la 29e minute après une action confuse et assuré la victoire à la 53e, d'un but plein de culot sur un service de Fernando Belluschi. Ce dernier a également offert le dernier but à Ernesto Farias quinze minutes plus tard. Boca Juniors avait égalisé à la demi-heure de jeu par Ricardo Palacio. A noter que le passeur décisif sur cette action, le milieu de terrain Fernando Gago, est suivi depuis plusieurs mois par le Paris-SG qui prépare son mercato.

Après dix journées dans le Championnat d'ouverture, River Plate accède à la deuxième place avec 21 points et relance la compétition. Double champion en titre, Boca Juniors ne possède qu'un point d'avance mais compte un match en retard.

Un peu d'histoire

Le derby argentin oppose les bosteros (bouseux) de Boca Juniors aux millonarios (millionaires) de River Plate.

Les jours de match comme hier donc, les rues se vident et les petits cafés se remplissent. Les yeux rivés vers un écran de télévision ou les oreilles collées sur un petit transistor, tous les moyens sont bons pour suivre le superclasico. Et cela fait maintenant 93 ans que ça dure. Le premier superclasico de l'histoire a un effet eu lieu le 24 août 1913 (victoire de Boca Juniors, 2-1). A cette époque les deux clubs cohabitaient dans le même quartier portuaire de la Boca, à Buenos Aires. «Et c'est bien connu les plus grandes rivalités ont toujours opposés les clubs issus d'un même quartier. Même si la question de la suprématie est importante partout, elle l'est encore plus en Argentine, car c'est un pays d' immigrés. Et bien souvent, le club de quartier a aidé ses habitants à se forger une identité», note Julio Frydenberg, historien argentin du football.

Dans l'inconscient collectif donc, Boca Juniors représente les pauvres immigrés italiens (pour la plupart venus de Gênes) et River Plate la classe dominante. Cette rivalité a toujours donné lieu à des matches à part. Comme celui du 20 septembre 1931, connu pour être le premier superclasico de l'ère professionel, et certainement le plus chaud. Tout simplement parce qu'il ne s'est pas terminé. L'arbitre avait en effet été obligé de suspendre le match pour le climat délétaire qui régnait sur le terrain (trois joueurs River Plate expulsés avaient refusé de quitter la pelouse). Ces matches si particuliers sont également l'occasion pour les supporters des deux équipes de découvrir leurs idoles. L'histoire d'amour entre Diego Maradona et Boca Juniors est par exemple née un jour de septembre 1981. Dans la boue du stade de la Bombonera "el pibe de oro" avait en effet inscrit un but légendaire après être partiquement entré dans le but adverse avec le ballon.

Le nouveau Trézéguet

Devenir idole un jour de superclasico, c'est bien ce qu'a réussit Gonzalo Higuain. Ce jeune avant centre de River Plate (18 ans) est en effet le premier joueur français de l'histoire à participer à un superclasico. Hier, il l'a même vécu, pour la première fois, dans la peau d'un titulaire indiscutable. Grâce à un début de saison riche en buts (4 en huit matches avant hier), il est même devenu en quelques mois le grand espoir de River Plate. Son histoire ressemble à s'y méprendre à celle de David Trezeguet. Il possède un passeport français puisqu'il est né à Brest à l'époque où son père, Jorge, un rugueux défenseur central, évoluait dans le club local avec les Le Guen, Guérin et autres Patrick Colleter. 18 ans plus tard donc, Gonzalo, surnommé "Pipita", va tout faire pour que River Plate remporte le match le plus important de l'année.