J'étais totalement passé à côté de l'annonce de la suppression qui a été faite en catimini début juin, quelques jours avant l'Euro 2016. Cette suppression marque la fin d'un programme phare de Canal+ qui aura ainsi duré pendant 26 ans.

Une suppression logique
Mais la suppression de L'Equipe du dimanche est finalement logique. Ce magazine dominical avait pour but de montrer les buts des principaux championnats étrangers. Or, en l'espace de quelques années, Canal+ a perdu tous les droits TV des championnats étrangers.
Tout avait commencé avec la perte de la Budesliga en 2010 au profit d'Orange. Par chance pour Canal+, Orange disparaissait en 2012 et Canal+ récupérait la « Buli ». Mais cette même année 2012, BeIn Sport faisait son apparition dans le PAF et commençait à siphonner les droits de Canal+ : Liga, Bundesliga et Serie A.
Ainsi, ces dernières années, L'Equipe du dimanche était devenu un « Jour de foot » version Premier League (avec quelques images d'autres sports comme la F1 dont Canal possède les droits). Une Premier League dont Canal a été dépossédé cet été par SFR Sport. Sans aucun championnat étranger, l'EDD n'avait plus de raison d'être.
D'autre part, l'essor des réseaux sociaux et des streamings a fait perdre beaucoup de son charme à l'EDD. Quand j'étais petit, la plupart des foyers français ne possédaient pas un ordinateur avec internet. C'était d'ailleurs l'époque glorieuse du Télétexte et du Minitel. Alors pour découvrir les résultats et voir les images du foot européen, il fallait attendre l'EDD et veiller jusqu'à très tard (par chance, du lycée à la fac, je n'ai jamais eu cours le lundi matin !).
Une émission culte
Malgré sa disparition, l'EDD restera dans l'histoire de la TV avec le statut d'émission culte. Diffusée pour la première fois le 2 septembre 1990, l'émission était, à ses débuts, omnisport même si elle faisait déjà la part belle au football. L'arrêt Bosman et l'exode massif des footballeurs français vers les championnats étrangers a été l'une des raisons du succès de l'émission, surtout après la victoire au Mondial 1998. Pour voir Zidane et compagnie, il fallait regarder l'EDD.
Et si au fur et à mesure des années, L'EDD s'est concentrée sur les quatre grands championnats étrangers, à la base, on pouvait voir les buts écossais, suisses, belges, néerlandais et portugais. On avait même droit aux buts de la Division 2 française (avant que ne soit créé D2 Max, le « Jour de foot » de la D2).
Si l'émission a duré aussi longtemps, c'est parce qu'elle avait su se renouveler avec brio, se trompant rarement dans le choix des présentateurs (mention spéciale pour Thierry Gilardi) et réalisant un coup de maître avec les chroniqueurs spécialistes des grands championnats étrangers : parmi les plus célèbres, citons Darren Tulett - et ses chemises bariolées - pour la PL, Lorenzo Fanfani puis Alessandra Bianchi pour la Serie A, Sonia Diaz et Javier Gomez pour la Liga ainsi que l'inénarrable Jean-Charles Sabattier pour la Bundesliga.

La fin de L'EDD est aussi le symbole de la dispersion des droits TV et de la transformation du supporteur en consommateur. Pour voir les championnats étrangers, en plus de notre Ligue 1 et des compétitions européennes, il faut maintenant multiplier les abonnements ce qui au final revient toujours de plus en plus cher. Et rien que pour ça, L'EDD va me manquer follement, éperdument, douloureusement.
[BONUS VIDEO] Les vingt ans de l'EDD, émission diffusée le 23 janvier 2011.
Visiteur, Posté le dimanche 17 février 2019 14:44
Et encore amis français ! Nous aussi au Sénégal l'équipe du Dimanche représente plus qu'une émission. C'était tout simplement un moment où nous pouvions toucher le paradis